A première
vue, les chiffres sont réjouissants: lembellie économique
dont jouit le canton et la baisse du chômage se traduisent par
une réduction très nette du nombre de bénéficiaires
du Revenu minimum de réinsertion (RMR) vaudois. La statistique
annuelle publiée conjointement par le Service cantonal de recherche
et dinformation statistique (SCRIS) et le Département de
la santé et de laction sociale (DSAS) montre ainsi une
chute de 36% de ce chiffre entre décembre 1999 et décembre
2000. La baisse constante enregistrée depuis mars 1999 se poursuit,
pour atteindre 2177 bénéficiaires en décembre 2000
(contre 3400 à fin 1999). En moyenne mensuelle, 2700 personnes
ont touché cette aide lan dernier. Financièrement,
ces chiffres se traduisent par une baisse de près de 30%, entre
1999 et 2000, du montant de laide versée, qui passe denviron
80 à 50 millions, pour une allocation mensuelle moyenne de 1884
francs en 2000.
LIEN STATISTIQUE
ABSENT
Mais la médaille a son revers: on constate aussi une plus faible
propension des RMRistes à retrouver du travail. Seuls 27% des
personnes sorties de ce régime social en 2000 lont fait
parce quelles avaient retrouvé un emploi, contre 32% en
1999. Elles sont par contre 35% à être parvenues au terme
de leur droit de deux ans au RMR. On imagine donc que le régime
de lAide sociale vaudoise (ASV), auquel peuvent accéder
les RMRistes en fin de droit, doit enregistrer une hausse proportionnelle
de ses bénéficiaires. Au DSAS, on indique toutefois quaucun
lien statistique entre les deux régimes ne vient alimenter les
recherches. Mais que les chiffres 2000 de lASV, non encore publiés,
naccusent quune légère hausse. Autre phénomène
préoccupant: on constate une accentuation du chômage de
longue durée. Ils étaient ainsi 14,9% en 2000 à
rechercher un emploi depuis plus de quatre ans (6,5% en 1999) et 14,8%
depuis plus de cinq ans (2% en 1999). Moins de 50% des RMRistes de lan
dernier totalisaient des périodes de recherche demploi
de moins de trois ans (près de 70% en 1999). Ces chiffres sont
pourtant loin dalarmer Roger Piccand, chef du Service de lemploi:
«Beaucoup dex-RMRistes ont profité des premières
vagues dembellie conjoncturelle, souvent après une période
relativement brève. La plus longue durée moyenne de recherche
demploi de ceux qui restent est un effet statistique normal. Quant
à la baisse de la proportion de ceux qui retrouvent un emploi,
elle est peu significative. Plus dun quart des gens qui retrouvent
un emploi, et sept 7 fois sur 8 pour un contrat à plein-temps,
ça reste un résultat très réjouissant.»
Les statistiques montrent parallèlement une nette baisse des
mesures de réinsertion proposées aux RMRistes. Seules
295 personnes ont bénéficié en 2000 dun Emploi
temporaire subventionné (ETS), contre 487 en 1999. Même
si cette baisse sexplique par celle des bénéficiaires,
elle étonne face aux difficultés de réinsertion
que révèle la statistique. «Il ny a eu aucun
frein budgétaire, assure Roger Piccand. Tous ceux qui ont voulu
bénéficier dune mesure ont pu y accéder.»
Une offre supplémentaire apparaît dans la statistique:
400 ETS ouverts à des bénéficiaires de plus de
50 ans. Mais elle découle dune mesure décidée
par la Table ronde, qui devait à lorigine concerner 700
personnes. «Nous avons eu de la peine à convaincre les
gens, admet Roger Piccand. Un certain nombre de chômeurs sont
découragés, et il est difficile de les motiver.»
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