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Document de .... datant du jj.mm.99
Auteur: M. Schürch

Document de la rubrique 'Constituante' datant du 18.12.99
Auteur: Allegra Chappuis/OLdie Jaeger/ Christiane Mathys-Reymond/ Daniel Rochat

18.12: Nos invités au forum


Lettres ouvertes de constituants et d'une association relatant les expériences qu'ils ont partagées avec les Fribourgeois, sur la candidature d'Anne-Catherine Lyon à la présidence de la Commission territoriale et les problèmes évoqués lors du débat sur les communes.


A. Chappuis O. Jaeger Ch. Mathys-Reymond
D. Rochat

A. Chappuis O. Jaeger Ch. Mathys-Reymond
D. Rochat

La Constituante tourne en rond

La dernière séance plénière de la Constituante, une fois de plus, s'est passée dans une atmosphère assez consternante. «L'assemblée met tant de temps à régler sa marche qu'elle en oublie de fonctionner», pouvait-on lire le lendemain dans La Liberté. Querelle de nomination à la Commission de structure et coordination, pourquoi le Groupe à propos a-t-il un siège et pas Agora? dispute sur le nouveau logo, etc. Bref on tourne en rond et l'image des constituants n'en sort guère grandie. On espérait mieux d'une assemblée dont le plus grand nombre ne sont pas des politiciens. On ne voulait pas d'un Grand Conseil bis, et c'est un peu raté pour le moment. Que se passera-t-il quand on entrera dans le vif du sujet, soit les discussions sur le contenu de la Constitution?

Mais ce qui fait toujours l'objet d'une polémique tragicomique, c'est l'absence de présidence à la tête de la Commission organisation territoriale et communes. L'obstination du groupe Forum à vouloir présenter coûte que coûte Mme Anne-Catherine Lyon, devient ridicule.

Accueillis, à l'entrée de la salle par des banderoles et des slogans féministes brandis par

l'ADF, nous étions déjà mis sous pression. Je dois dire qu'en tant que femme et membre de l'ADF, je suis surprise et quelque peu déçue par cette attitude.

Comme elles, je déplore qu'il n'y ait aucune femme à la tête d'une grande commission. Sait-on si d'autres femmes se sont portées candidates au sein de leur groupe ou devant l'ensemble de la commission, sans succès? Pourtant des femmes, on en trouve ailleurs. Mme Yvette Jaggi est une présidente incontestée du comité et c'est une très jeune présidente, Mme Christelle Luisier, qui dirige le groupe radical, le plus nombreux de l'assemblée. Plusieurs autres ont été nommées à la Commission de structure et coordination.

Personne ne conteste les compétences et le sérieux de Mme Anne-Catherine Lyon. Ce sont ses opinions qui dérangent et non son appartenance au sexe féminin. Ses grandes déclarations dans la presse, en se posant en victime de la droite, n'ont pas arrangé les choses. Elle a rompu le lien de confiance que l'on pouvait avoir en elle.

Et maintenant, que va-t-il se passer? Pourquoi le groupe Forum ne présenterait-il pas une autre femme moins marquée, qui serait acceptée par la commission?

A cause de cette obstination,

la présidence de la commission risque bien de passer aux mains de la droite, avec une nouvelle polémique à la clé, ce qui contribuerait à ternir un peu plus l'image déjà affaiblie de cette assemblée.

Odile Jaeger, constituante


A. Chappuis O. Jaeger Ch. Mathys-Reymond
D. Rochat

Qui a peur d'Anne-Catherine Lyon?

Nous étions informé-e-s: la Constituante ne serait en aucun cas un doublon du Grand Conseil. D'ailleurs, un Appel «pour une Constituante qui ait du souffle», avait été lancé. Côté femmes aussi, les choses se présentaient bien puisqu'on enregistrait une participation record de candidates. Et en effet, au soir des élections, les espoirs se confirmaient: 58 femmes élues à la Constituante, 15 de plus qu'au Grand Conseil. De quoi jubiler.

La retombée est d'autant plus intolérable. Voyez plutôt: candidate officielle du groupe Forum (les socialistes plus les indépendants) à la présidence de la commission Organisation territoriale et communes, Anne-Catherine Lyon se voit contestée par une majorité de la droite: elle n'aurait pas le «profil souhaité» (voir article «Vous avez dit: visions étriquées», 24 heures des 20-21 no

vembre 1999). Mais que faut-il comprendre par là? Anne-Catherine Lyon ne serait-elle pas assez formée, diplômée, et tout et tout comme on le demande encore aux femmes qui aspirent aux responsabilités? Pour ceux et celles qui l'ignoreraient, la présidente boudée fut, jusqu'à peu, secrétaire générale du Département sécurité et environnement. Avocate, elle poursuit actuellement ses recherches universitaires en droit européen. Et, pour en revenir à la Constituante, Anne-Catherine Lyon a déjà participé à la rédaction de son avant-projet. Voilà donc le «profil refusé». Tout s'éclaire, maintenant.

Anne-Catherine Lyon pèche par excès de compétences: ces messieurs, dames qui se permettent de la critiquer sans pour autant aligner de CV aussi excellent en ont tout bonnement peur. Mais ont-ils pensé aux électeurs (trices) qui ont soutenu la candidature d'Anne-Catherine Lyon? Là encore, ses opposants suivent de très loin celle qui est entrée première derrière Yvette Jaggi.

Parce que nous ne voulons pas que se répète, à l'échelon vaudois, ce qu'a dû subir Liliane Uchtenhagen, en 1983, Christiane Brunner, en 1993, nous demandons qu'Anne-Catherine Lyon préside la commission dont elle est la candidate officielle. Ainsi, une femme au moins (sur cinq hommes) présidera aux destinées d'une commission.

Christiane Mathys-Reymond

présidente, Association vaudoise pour les droits de la femme

Mont-d'Or 12, 1337 Vallorbe. Tél. + fax (021) 843 20 72.


A. Chappuis O. Jaeger Ch. Mathys-Reymond
D. Rochat

Le débat sur les communes s'enflamme

Réponse à votre sollicitation du 11 octobre 1999: le problème des communes paraît prendre des proportions inattendues. Voici mes remarques à ce sujet.

Si notre siècle a vu un grand développement des communications et une complexification des tâches des services publics, il reste que les structures sociologiques sont en général assez stables. Il n'est pas forcément nécessaire de les bousculer.

Dans ce canton, les communes sont des entités qui ont traversé les péripéties historiques: elles existaient au début du XIXe siècle, remontaient certainement à l'époque féo

dale, et même à l'époque du royaume burgonde. En fait, nombre d'entre elles sont issues des «Villae rusticae» installées par les Romains, lesquels avaient probablement repris des structures datant de l'époque antérieure, donc helvète. Ce sont donc des entités profondément ancrées et il faut respecter ce fait.

On peut cependant mettre en marche un mouvement progressif pour adapter l'accomplissement des tâches de service public à la mobilité et à la densification des réseaux de communication. Les districts sont aussi des subdivisions anciennes et ancrées dans les moeurs. On peut initier un mouvement de report des tâches des communes sur les districts en rapprochant les syndics des préfets, en créant une concertation entre eux, voire en instituant une structure politique groupant les syndics ou tout ou partie des municipalités sous la présidence du préfet. Notre canton est un État diversifié de sorte qu'il est certainement juste de pratiquer une politique de délégation de compétences entre le château et les régions, même avec une certaine part de «télécommande». Les districts représentent très bien la diversité du canton.

On oppose le cas de Bussigny qui fait partie du district de Morges, mais cet argument n'est pas convaincant. De toute manière la région lausannoise pose un problème. L'amorce d'une solution me semble donnée par la structure d'élection au Grand Conseil. L'arrondissement dit «de Romanel» pourrait être séparé de Lausanne et former un vingtième district auquel Bussigny pourrait être rattaché.

Daniel Rochat


A. Chappuis O. Jaeger Ch. Mathys-Reymond
D. Rochat