Depuis quelques années, l'exclusion est devenue l'un des thèmes-clé du débat social. Comme si l'on découvrait tout à coup, à la faveur de la crise, l'envers d'un système économique qui n'apporte pas que confort et progrès, mais également la mise à l'écart de ceux qui n'y trouvent pas de place. Ce système a donc un prix, et l'exclusion est la conséquence des exigences de plus en plus fortes d'adaptation, de mobilité, de flexibilité imposées par le nouveau contexte économique.
Par ailleurs les études contre la pauvreté concluent généralement à une forte relation entre pauvreté économique et niveau de formation. Le fait de n'avoir fréquenté que l'école primaire ou de ne disposer que d'une formation professionnelle minimale apparaît souvent comme un facteur de risque d'appauvrissement et de faiblesse sur le marché de l'emploi. A plus forte raison, les personnes qui ne bénéficient même pas des connaissances de base équivalant à une fin de scolarité obligatoire sont-elles menacées de marginalisation, voire d'exclusion sociale, en raison de leurs difficultés d'insertion sur le marché de l'emploi. De plus, il convient de ne pas oublier que "pour être recyclé il faut avoir été cyclé", autrement dit: Plus la formation scolaire est modeste, moins on a accès à une formation professionnelle et continue digne de ce nom.
Il s'agit donc, pour nous, d'augmenter les connaissances de base des adultes défavorisés, Suisses et étrangers, pour leur permettre
A partir de diverses études, et compte tenu de l'expérience de la CIFEA (Communauté d'intérêt pour la formation élémentaire des adultes de la région lausannoise), on peut définir ainsi la
Proposition d'article à la Commission thématique 3 "Droits et devoirs fondamentaux" |
Droit à la formation élémentaire des adultes (connaissances et compétences de base) ì Tout adulte dépourvu des connaissances et compétences de base nécessaires à une insertion sociale et professionnelle minimale a droit aux mesures de formation élémentaire adéquates. |
Formation élémentaire (connaissances de base) des adultes:
Proposition d'article à la Commission thématique 2 ì Les pouvoirs publics prévoient des mesures de formation élémentaire pour tout adulte dépourvu des connaissances et compétences de base nécessaires à une insertion sociale et professionnelle minimale. Par connaissances et compétences de base, on entend des connaissances de type scolaire (français, calcul, informatique...), et des compétences cognitives de base. S'y ajoutent certaines compétences sociales (initiative, adaptabilité), relationnelles (communication, coopération), ainsi que des compétences techniques et manuelles élémentaires. ì L'État s'assure que, dans chaque région du canton, des cours et activités soient mis sur pied qui développent ces connaissances et compétences, et que toute personne concernée puisse y avoir accès facilement, tant au plan du déplacement qu'au plan du prix des cours. Autant que faire se peut, il vise à la gratuité des cours, compte tenu des faibles moyens du public visé. ì Pour ce faire, il encourage et soutient financièrement les initiatives d'associations et fondations privées à but non lucratif déjà actives dans ce domaine; en cas de lacune dans un domaine ou l'autre, il peut susciter la naissance de nouveaux cours par des subventions ou des mandats confiés à l'une ou l'autre institution ou association. |
Le 19 mars 2000/ Marianne Waeber, "Français en Jeu", CIFEA