Courrier des lecteurs du 25 juillet 2002


NOUVELLE CONSTITUTION

Est-il permis d'aller de l'avant?

Le canton de Vaud et particulièrement l'État de Vaud souffrent depuis une dizaine d'années d'une grave crise de confiance. Le doute s'est installé. État et ses dirigeants sont secoués. La classe politique peu considérée, les finances en piètre état.

Face à cette situation, on peut, ou bien se croiser les bras et observer d'un oeil goguenard les efforts de celles et ceux qui tentent de saisir le gouvernail et d'aller de l'avant, ou mieux monter à bord et souquer ferme. C'est sans doute dans cette perspective marine, un peu volontariste il est vrai, que s'inscrit le projet de nouvelle Constitution. Le peuple l'a bien compris en en votant un certain 7 juin 1998 le principe d'une révision totale par plus de huit votants sur dix. Aujourd'hui, ça grouille et grenouille dans les chaumières. Assommés par certaines déconfitures électorales récentes, ont voit même quelques ténors cantonaux monter sur les estrades et dire tout le mal qu'ils pensent d'un projet concocté, pesé, soupesé par une Constituante consensuelle en diable.

A vrai dire, on ne sait trop bien si la nouvelle Constitution, comme disait le docteur Knock, «les gratouille ou les chatouille» (...). Il faut aujourd'hui davantage agir que réagir et, même si le sel de l'action est dans l'affrontement, savoir accepter qu'une Constitution se doit d'abord de rassembler autour de quelques idées forces.

J'ai lu et relu, tourné et retourné le projet présenté et, même si, çà et là, les bien-pensants(es) et les frères et sœurs prêcheurs (prêcheuses) n'ont pas manqué de laisser des traces, il faut admettre que l'ensemble tient la route. A savoir: des tâches de État correctement définies; le souci d'accorder davantage d'importance à la formation citoyenne; le renforcement des moyens du Parlement; l'affermissement du gouvernement par l'introduction de la fonction de président du Conseil État; la volonté de pratiquer une politique financière durable dans le cadre d'un développement qui ne le serait pas moins.

Bref, beaucoup d'éléments positifs à côté de quelques scories sans importance.

Faut-il rejeter un projet consensuel et équilibré, jeter par-dessus bord, avec les 4 millions déjà dépensés, trois années de débats et d'énergies?

Sincèrement, le Pays de Vaud mérite mieux que ça, il est permis d'aller de l'avant!

Martin Chevallaz,
député, Épalinges


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