La France … et nous? !
Quel lien entre l'élection présidentielle en France et la Constitution vaudoise? En France, il a été attribué aux étrangers tous les maux de la société. Or le problème n'est pas celui ders étrangers mais de leur intégration. Un défi pour nous aussi. Notre future Constitution parle de l'intégration comme du «respect réciproque des identités.» La religion est un lieu fondamental d'une identité. Nous y vivons une relation avec Dieu et avec les autres.
Il y a plusieurs religions dans notre Canton: le judaïsme qui est notre racine, l'Église chrétienne, l'islam mais aussi le bouddhisme, etc... La vie en commun sans création de ghettos identitaires: voilà l'enjeu. Lorsque je médite les textes de la Bible, je suis émerveillé: Dieu qui est totalement différent de moi ne cesse de vouloir me rejoindre dès lors que je me laisse rejoindre. Jésus-Christ est Son visage pour nous. Son regard m'invite à regarder l'autre d'une autre façon: aucun être humain ne m'est étranger: «rencontrer un homme, c'est être tenu en éveil par une énigme.»
Comment vivre avec l'autre venu d'ailleurs en lui demandant de partager nos valeurs fondamentales dont la démocratie? En lui permettant de participer à la vie de sa Commune: c'est le droit de vote et d'éligibilité.
Il fallait aussi doter l'État d'un outils de dialogue avec le monde religieux. La Constitution est novatrice: d'autres religions que les Églises historiques peuvent établir un lien avec État La foi concerne aussi le citoyen: loin d'être un repli sur des valeurs individualistes, elle ouvre aux dimensions de la vie en commun: c'est un défi politique mais aussi spirituel: «Bienheureux l'homme qui peut aimer tous les hommes également.» (Maxime le Confesseur)
Antoine Reymond
Pasteur
Membre de la Constituante