Dossier thématique


Le Conseil synodal de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud se prononce en faveur du projet de Constitution

Le Conseil synodal, l'organe exécutif de l'Eglise protestante vaudoise, soutient le projet de Constitution cantonale qui sera soumis au peuple le 22 septembre 2002.

Les prises de position du Conseil synodal ne sont pas fréquentes en matière de votation, mais en l'occurrence il a choisi de faire entendre sa voix. Le vote d'une nouvelle Constitution est un événement majeur, qui requiert l'attention du plus grand nombre. Le peuple est invité à donner un nouveau cadre aux institutions cantonales et, en fin de compte, à la vie quotidienne de tous et de toutes.

Le Conseil synodal ne s'attache donc pas au seul article sur les Eglises et communautés, il prend en considération l'ensemble du texte soumis aux électeurs.

Certes, chacune et chacun trouvera parmi les 180 articles des motifs de s'interroger et d'hésiter, mais sur l'ensemble, estime le Conseil synodal, le projet mérite d'être soutenu.

Une démarche

Le Conseil synodal entend d'abord saluer le travail de l'Assemblée constituante. En elle se sont manifestés la diversité de la société vaudoise et l'intérêt de faire travailler ensemble des politiciens et des indépendants venus d'autres milieux, artistiques, associatifs, journalistiques, religieux. Ceci n'était pas le moindre intérêt de l'aventure. Des forces vives du canton ont développé des liens entre elles, travaillé et débattu en commun, trouvé les voies du consensus ou du compromis.

Les Eglises et communautés religieuses

Le Conseil synodal approuve la manière dont le texte constitutionnel aborde la question religieuse et définit la place des Eglises et communautés.

La personne humaine comprend une dimension spirituelle ; les Eglises contribuent au lien social et à la transmission de valeurs fondamentales. La prise en considération de ces réalités conduit au maintien et au réaménagement du lien qui caractérise depuis très longtemps les relations entre l'Etat et les Eglises dans le pays de Vaud.

Il est logique que l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud et l'Eglise catholique romaine soient dotées d'un statut équivalent. La composition confessionnelle du canton et la référence de ces deux Eglises à une mission commune le commandent. Elles sont là pour être au service de tous. L'argent fourni par l'Etat aux Eglises historiques sert à financer des postes, où des hommes et des femmes mettent leur temps, leurs compétences, à la disposition de la population.

D'aucuns auraient souhaité que le texte constitutionnel mentionne l'existence des paroisses. Le Conseil synodal ne s'inquiète pas de l'absence de cette mention. D'abord parce que le texte dit que le service de l'Eglise s'étend à tous dans le canton ; ce sont les paroisses qui manifestent la présence de l'Eglise sur l'ensemble d'un territoire. Ensuite parce que la Constitution confère aux Eglises la liberté d'organisation ; le débat sur les formes de présence de l'Eglise aura lieu par la suite, notamment lors de la mise en place de la loi ecclésiastique propre à chaque Eglise.

C'est une évidence, mais le Conseil synodal tient à redire son attachement profond au développement de la vie paroissiale qui ne saurait être mis en question, tout comme il voue son attention à d'autres formes de présence de l'Eglise dans des institutions et auprès de catégories particulières de la population.

Un article sur les Eglises et les communautés religieuses ne pouvait ignorer la dimension plurielle de notre société en matière de religion. C'est pourquoi le Conseil synodal approuve la possibilité offerte à l'Etat de nouer des liens avec d'autres communautés religieuses selon un statut juridique différent.

Il salue la reconnaissance accordée d'emblée à la communauté israélite. L'Etat de Vaud, à l'instar d'autres cantons, reconnaît ainsi la participation séculaire de cette communauté à la vie sociale et publique.

Une visée de solidarité

L'esprit du texte et plusieurs articles en particulier expriment la volonté de créer dans le canton de Vaud une société et une vie commune placées sous le signe de la solidarité, de la responsabilité et de l'intégration.

Le Conseil synodal relève le soutien aux familles, l'intégration des personnes handicapées, l'accueil préscolaire et parascolaire, la mise en place de structures de médiation, l'assurance maternité, la formation civique. Deux éléments du texte de la nouvelle Constitution lui semblent également importants :
- Le droit de vote en matière communale et la naturalisation facilitée pour les étrangers. Notre société revêt de plus en plus un caractère multiculturel. L'intégration des étrangers représente l'un de ses défis majeurs ;
- La reconnaissance de la vie associative. Les Eglises, depuis longtemps, savent la valeur du travail bénévole, son importance pour le développement et le maintien du tissu social. Le Conseil synodal se réjouit de voir la nouvelle Constitution accorder de l'importance à ces multiples services rendus à la collectivité.

Des regrets ?

En ce qui concerne le préambule, le Conseil synodal estime que la mention de la création avec une majuscule en initiale prête à confusion. Lui accorderait-on une dimension transcendante, quasi divine ? Il ne pourrait souscrire à cette interprétation. Il y voit le fruit d'un compromis, en l'occurrence boiteux. Peut-être aurait-il mieux valu oser la mention de Dieu et mentionner la création sans majuscule. Ou renoncer à tout préambule.

180 articles ! Qui pourrait affirmer que tous lui conviennent ? Si le Conseil synodal présente une vision commune sur les points qui précédent, les réserves sur tel ou tel article sont plutôt affaires personnelles.

L'essentiel est de doter le Canton d'une Constitution qui prenne au mieux en compte la complexité de notre société tout en ouvrant des voies pour l'avenir : ce texte y parvient et le Conseil synodal invite les citoyens et citoyennes à voter " oui " au projet de Constitution le 22 septembre 2002.


Le Conseil synodal

Personnes de contact :

- Daniel Schmutz, président du Conseil synodal ; 021/944.14.71
- Antoine Reymond, pasteur, constituant, membre du Conseil synodal ;
021/646.36.49 (domicile) ou 021/323.71.35 (Secrétariat de l'EERV)

Pierre Marguerat
Responsable de l'information
Secrétariat de l'EERV, Case postale 871, 1000 Lausanne 9
Tél. 021/323 71 45
Mobile. 079/509 83 69
Fax. 021/323 16 83
E-mail: pmarguerat@protestant.ch


Limite de parution : 31.12.2002
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Dernière révision le 21.08.2002. Pierre MARGUERAT/EERV/Protestant/CH; Gérard JATON/EERV/Protestant/CH; Pierre MARGUERAT/EERV/Protestant/CH; Gérard JATON/EERV/Protestant/CH. .Contactez le responsable de cette page: PIERRE_MARGUERAT@protestant.ch.