Le Canton de Vaud a-t-il réellement besoin d'un Conseil de l'Avenir?

Par 63 voix contre 45, l'Assemblée constituante a refusé en première lecture la proposition de la Commission thématique 2 d'instaurer un tel organe, dont la création est par contre souhaitée par la Commission consultative des jeunes.

Outre des réticences quant à son utilité, une des raisons de ce refus a été le côté encore flou de cette nouvelle institution, inéluctable à ce stade d'un projet de constitution, et partant la crainte des coûts y relatifs.

Permettez donc à deux défenseurs convaincus d'essayer d'en préciser les possibles contours.

Il ne s'agit pas de créer un nouvel organisme administratif lourd mais de mettre en place une structure légère et modulable adaptée aux problèmes à traiter.

Pour mener à bien sa mission prospective, le Conseil de l'Avenir devrait fonctionner essentiellement sur base de mandats. Hormis son président salarié à temps partiel, ses membres (une dizaine environ) ne devraient toucher que des indemnités liées à leurs prestations, le seul coût administratif étant celui d'un secrétariat léger et intégré dans le département présidentiel prévu dans le projet de constitution.

Concrètement, nous voyons deux axes d'action distincts, à savoir:

Afin de mener à bien ses deux missions, on peut imaginer que le Conseil se réunisse trimestriellement, le reste des décisions et les enquêtes courantes pouvant être réglé par consultation.

Loin d'être un quatrième pouvoir le Conseil de l'Avenir devrait donc utilement appuyer le Conseil d'État, absorbé par les affaires courantes, dans ses réflexions à moyen et long terme ; loin d'être une nouvelle administration pléthorique et coûteuse, il devrait, par des avis éclairés, permettre au canton d'économiser un multiple des modestes coûts qu'il engendrerait.

Organe indépendant de réflexion et autorité morale, de la pertinence de ses avis dépendrait le budget qui lui serait alloué ; il serait donc condamné à être performant s'il veut survivre.

Ses rapports publics seraient sans nul doute utiles tant aux pouvoirs politiques qu'à l'ensemble du canton, aux milieux académiques et économiques notamment.

Gérard Buhlmann & Jean Martin